LA TRAQUE DE LA MUSARAIGNE

Quand il débarque à Cotonou, Stéphane Néguirec se souvient dans sa bretagne natale de ce qu’on disait de la béninoise en pagne et en bouteille : « si l’une n’arrive pas à t’enivrer, l’autre y parvient toujours.»

Mais il ne rencontre ni l’une, ni l’autre, sauf une ghanéenne en cavale depuis Accra où elle a fait un casse avec un gang. La jeune femme, avec huit-cent mille dollars, cherche un blanc pour un mariage … blanc. Stéphane répond à sa cible, mais lui, le poète, veut se contenter de l’ivresse d’une nuit à côté d’elle. Au même moment, des islamistes, venus du Nigéria à la recherche d’otages européens, le répèrent et décident de l’enlever.

Voici les ingredients d’un polar à rebondissements avec un naif qui se fait pêter la gueule à chaque scène, une femme fatale, devenue aimante à la recherche d’une terre intérieure et des méchants, les enturbanés de la foi qui, en même temps qu’ils jurent Dieu, se délectent de films pornos et égorgent des enfants. Une traversée du Ghana et du Nigéria en passant par le Togo et le Bénin avec la violence d’une actualité politique ayant ensanglanté la sous-région ces vingt dernières années.

Florent Couao-Zotti, une des voix majeures de la nouvelle littérature africaine, Prix Ahmadou Kourouma 2010, nous livre ici un âpre condensé de ses thèmes de prédilection.

« C’est bonheur de lire Couao-Zotti On ramasse à pleines mains des néologismes, des audaces grammaticales, des jeux de mots … Il y a quelque chose de l’insolence dans son écriture. » Abdourahman A. Waberi – Le Monde diplomatique.

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